A la carte du BoOm : les thés noirs 1336 (dajeerling, breakfast et earl grey)
Le projet de l’entreprise s’inscrit dans une démarche Economique Sociale et Solidaire qui répond idéalement à la philosophie développée par les salariés, sur la base de leur revendication politique, sociale et économique et de leur choix organisationnel. La démarche de Scop-TI s’articule en effet dans la convergence des deux mouvements historiques qui contribuent à l’émergence du concept d’Economie Sociale et Solidaire. La création de la coopérative correspond à l’adoption d’une gestion démocratique garantissant l’instauration de qualités de travail satisfaisantes pour tous ses acteurs et à un engagement dans une recherche de développement de productions de qualités, inscrites dans une perspective de soutenabilité économique et environnementale.
La volonté de Scop-TI, depuis sa création, est de parvenir, à moyen ou à long terme, à l’élaboration de circuits d’échanges relativement courts conçus dans une perspective de développement durable. Cela consiste à promouvoir la réimplantation et la relance d’une activité de production d’herbes aromatiques, arboricoles de qualité, en particulier en France et dans un périmètre local et participer à la reconstitution de ses filières. Notre but est de privilégier des partenariats avec des producteurs de proximité et de réhabiliter ainsi des savoir-faire, abandonnés ou en déclin, de manière à garantir l’approvisionnement de matières premières au sein d’un circuit viable et équitable, Tout en veillant à ce que nos produits restent accessibles à la commercialisation.
Les salariés de SCOP-TI se positionnent ainsi en faveur d’une éthique, d’un ensemble de valeurs qui soutiennent l’adoption d’un mode de production et de consommation différent, tenant compte des grandes problématiques actuelles, qui incitent à replacer l’humain au centre de préoccupations sociales, économiques, environnementales raisonnées. C’est de cette manière que Scop-TI décline son engagement social et ses valeurs, à travers la devise portée en exergue sur le devant de son usine, forte d’une histoire singulière et d’une ligne philosophique à part entière: « engagée sur l’humain, engagée sur le goût ».
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Désireux d’en finir avec un modèle social hiérarchique, soutenant la recherche de profit au détriment de l’emploi, les anciens salariés de Fralib ont établi le projet de maintenir l’usine en activité et de se constituer en coopérative. Le rêve d’instaurer une « république sociale » dans l’usine « comme dans l’atelier », garantissant de fait la « souveraineté » des salariés au sein de l’entreprise, s’est concrétisé par la création de la Société Coopérative Ouvrière Provençale de Thé et Infusions, dont les statuts ont été déposés le 05 Août 2014. Scop-TI est composée de 58 personnes qui se sont battues pendant 1336 jours, contre leur ancien employeur, pour préserver leur emploi et montrer qu’un autre choix de société est possible…
L’organisation de l’entreprise a profondément changé puisque chaque voix désormais compte et tout se décide en Assemblée Générale des Coopérateurs ou par le biais du Conseil d’Administration qui en est issu. Ce dernier est composé de 11 personnes, élues par les salariés pour une durée de quatre ans. Un comité de pilotage a été ensuite mandaté pour mener à bien le projet de la coopérative dans les démarches administratives et opérationnelles.
Les coopérateurs ont dû également se réorganiser en termes d’adaptation de postes et de montée en compétences pour pallier aux pertes de savoirs enregistrés au niveau des différents secteurs d’activité de l’entreprise à l’issue du conflit (Administration, Production, Qualité, Hygiène Santé Environnement, Logistique), de façon à maintenir l’activité dans une perspective de développement pérenne.
L’organisation de l’entreprise, comptant sur l’embauche de tous les salariés licenciés, sans distinction, et considérant d’autre part le démarrage imminent de l’activité et les enjeux de développement de sa capacité opérationnelle, a amené les coopérateurs à penser le maintien de leur emploi à partir d’un changement d’activité, dans certains cas, ou recherche de polyvalence, dans d’autres cas. Cela a nécessité la mise en place d’un Plan de Formation pour modéliser et opérationnaliser l’adoption de ces changements, appliqués dans un premier temps aux 28 salariés de Scop-TI, puis aux futurs salariés embauchés qui porteront le nombre à 47 personnes.