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Kairos, projet coopératif et bénévole, repose sur une équipe engagée, se nourrit d’apports divers et variés, se veut avant tout un journal d’opinion, résistant, d’ouverture et collectif. Il n’est lié à aucun parti, ni aucun syndicat. Journal promouvant les valeurs de l’objection de croissance, il défend la liberté et l’esprit critique, et par là le sens des limites et le respect de la Nature vivante.
Kairos veut rompre avec les idéologies dominantes de la société: consumérisme, développement, croissance, progrès, marchandisation du monde et du vivant, travaillisme et employabilité, compétitivité, concurrence et « libre-échange »… qui nous semblent être autant de mécaniques d’exploitation par l’homme de l’Homme et de la Nature, et de négations de ce qui fait le beau, le bon et le vrai dans la vie. Notre journal s’écrit avec la conscience que la vie est forte mais l’existence fragile, que tout est éphémère.
Kairos dénonce l’esprit de la machine : le productivisme, logique du toujours plus, d’accumulation infinie et indéfinie pour satisfaire à la croissance du PIB, sans questionnement sur le sens et la nécessité de la production, sans respect par conséquent de la Nature et de l’humain.
Kairos cherche à comprendre, et recherche donc les forces et les logiques passées, présentes, et celles qu’on nous prépare, qui font le monde tel qu’il est et devient.
Kairos sait que l’individu ne peut pas tout, mais qu’ensemble tout est possible, le meilleur comme le pire. Notre questionnement ne concerne donc pas que les structures lointaines du pouvoir, mais aussi la possibilité d’agir de chacun, seul et associés, ici et maintenant.
Kairos propose d’autres possibles, qui souvent existent déjà ou ont existé. Sortir du seul pessimisme dénonciateur et retrouver les voies de sociétés décentes, des sociétés qui n’humilient pas, et de bonheurs simples. Des sociétés décentes dans lesquelles la justice est ardemment recherchée par le plus grand nombre, y compris par les dirigeants et les institutions. Des sociétés dans lesquelles les plus forts n’exploitent pas les plus faibles, où les personnes ne sont pas réduites à leurs fonctions de production et de consommation ; des sociétés qui dépassent les catégories binaires (travailleur/chômeur, jeune/vieux, étranger/autochtone, …) et leurs stéréotypes associés. Des sociétés au cœur desquelles la fraternité des Hommes est donc reconnue et cultivée comme condition de leur autonomie individuelle et collective et comme base de la solidarité. Des sociétés qui savent s’autolimiter, qui refusent le « sens-unique de l’histoire » et chérissent les connaissances précieuses du passé, indispensables pour l’avenir.
Kairos s’inscrit dans son temps, qui est un « moment opportun », celui de la conjonction des crises, et de l’espoir d’un bouleversement des consciences.
Kairos n’existe que grâce à ses lecteurs. Qui, comme nous, pensent qu’il est tard déjà, et que maintenant est le moment d’agir.